AS Duchère - Mohamed Tria : “Faire du social un outil d'excellence"

Invité de l'Autre Direct, Mohamed Tria est revenu sur l'épisode de la subvention refusée par Gérard Collomb, mais aussi sur le rôle social de son club et son inquiétude face au monde professionnel.

Pour boucler son budget, Mohamed Tria, le président du club de football de l'AS Lyon-Duchère avait demandé à la mairie de Lyon de faire passer sa subvention de 200 000 à 300 000 euros. Une demande longtemps restée lettre morte. Face à la pression politique et médiatique, Gérard Collomb a fini par accepter. “J'ai été surpris parce que le premier refus était net de la part de Gérard Collomb. Sans se pencher sur le dossier et sans discussion. Après, les choses se sont arrangées avec une petite pression médiatique qui a été mise en place. Mais j'ai été d'abord surpris par cette réaction”, explique Mohamed Tria.

"On ne fait pas que du foot à l'AS Lyon-Duchère. On est le premier vecteur social du quartier"

Ces 100 000 euros vont servir à sécuriser le stade et à couvrir les frais de déplacement de l'équipe. En tout, l'AS Duchère aura un budget de 1,5 million d'euros. Soit l'un des plus petits budgets de National. Un budget qui ne servira pas qu'à l'équipe première comme le confie son président : “Le club de la Duchère c'est 619 licenciés. On ne fait pas que du foot à l'AS Lyon-Duchère. On est le premier vecteur social du quartier. On travaille autour de quatre thématiques que sont l'école, la santé, la citoyenneté et le comportement et enfin l'emploi. On décline un certain nombre d'actions avec la finalité que les jeunes soient bon dans tous ces domaines.

Des actions sociales qui portent leurs fruits, explique Mohamed Tria : “Aujourd'hui, on a des résultats scolaires parce qu'un certain nombre de licenciés vont au lycée la Martinière, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. On a aussi des résultats tangibles sur le comportement. Chaque année, on a plusieurs prix de la ligue et du district qui saluent le comportement de nos jeunes. On a aussi la reconnaissance des clubs des environs qui nous félicitent pour notre comportement et notre accueil.

“Je considère que le social, on peut en faire un outil d'excellence"

Pourtant, le président de La Duch', comme l'appellent ses supporters, ne veut pas que “sociale rime avec médiocrité”. “Je considère que le social, on peut en faire un outil d'excellence. On l'a montré sportivement en montant en National, mais aussi dans notre comportement. Je le dis souvent à nos jeunes. Dans nos quartiers, on attend plus que pour les autres concernant le comportement.

Si la montée est acquise et que les finances ont été validées par la DNCG, le club a toujours des problèmes d'infrastructure : “Je ne veux pas ouvrir un nouveau dossier après celui des subventions, mais aujourd'hui, on accueille 600 joueurs alors que l'on pourrait en accueillir 200 de plus si on avait les terrains. On refuse des gens malheureusement.

"Nos joueurs de l'équipe première ont servi des repas aux Restos du cœur tout l'hiver"

En arrivant en National, le club lyonnais va côtoyer le monde professionnel, ce qui inquiète le président : “C'est quelque chose qui me fait peur. Je n'y vais pas sereinement. On est un club particulier qui a deux jambes. On est à la fois un acteur social et un acteur du foot. Nos joueurs de l'équipe première ont servi des repas aux Restos du cœur tout l'hiver. Ça étonne les gens, mais on souhaite que tout le monde ait cette identité sociale. Je souhaite que l'on garde notre identité. À la Duchère, on a surtout besoin d'un vrai acteur social. Après, ce sera compliqué d'être performant partout. Aujourd'hui, les clubs pros font très peu d'action sociale.

Quant aux relations entre l'AS Lyon-Duchère et l'autre grand club lyonnais, l'Olympique lyonnais, Mohamed Tria confie qu'elles sont inexistantes : “Jusqu'à présent, c'était un peu compliqué parce que l'on jouait en CFA comme leur réserve. Maintenant que nous sommes en National, il y aura peut-être un intérêt sportif à le faire.

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