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Roms : le Grand Lyon dresse un premier bilan de sa coopération décentralisée

A Lyon, depuis 2011, le traitement de la question Roms fait l'objet d'une coopération décentralisée. Le Grand Lyon a en effet investi 300 000 euros sur trois ans dans le développement économique de la région de Tinca en Roumanie pour réintégrer juridiquement et matériellement 60 familles roms à leur pays. De retour de leur dernière mission, les responsables dressent le bilan de cette première année.

"Une première réponse positive à une question épineuse". Plus de 500 Roms bénéficieront bientôt du projet de coopération décentralisée entre le Grand Lyon et la commune de Tinca en Roumanie. Les 100 000 euros débloqués par le Grand Lyon en octobre 2011 ont déjà permis de raccorder 60 foyers à l'électricité. Hubert Julien-Laferrière et Olivier Brachet, vices-présidents au Grand Lyon, de retour de Roumanie, faisaient le point ce mardi sur l'avancement du projet.

Sur plus de 1500 Roms présents à Lyon en septembre 2012 d'après le Grand Lyon, près de la moitié vient de Tinca. Située au Nord-Ouest de la Roumanie, la commune compte près de 7000 habitants dont un tiers de Roms. "Le problème c'est qu'à Lyon comme à Tinca, les Roms restent une minorité très mal intégrée, voire, ghettoisée, n'ayant accès ni au travail ni même au minimum vital", explique Hubert Julien-Laferrière, vice-président du Grand Lyon chargé de la coopération décentralisée. C'est la raison pour laquelle le Grand Lyon a choisi d'y effectuer son premier essai de coopération décentralisée.

Hygiène, formation, intégration

Les 300 000 euros dont une partie investie par la ville en 2011 ont déjà permis à 60 familles de Roms d'accéder à l'électricité. Un local dont la construction a commencé en septembre servira de base aux association de la commune voulant travailler avec les Roms. Il offrira à 500 personnes, chaque jour, un accès à l'eau potable, aux toilettes, aux douches, à des machines à laver mais aussi à des salles de crèche et de formation. "Tout ce qui permettra aux Roms d'être mieux acceptés dans leur pays", précise Simon Virlogeux, membre de l'association "Villes en transition" mandatée par le Grand Lyon pour mener à bien ce projet.

"Une coopération sur le très long terme"

Le Grand Lyon ne compte pas s'arrêter après ces trois années. "C'est une action qui s'inscrira sur les très long terme", note Hubert Julien-Laferrière. Sur place, des associations comme Ruhama, continueront d'agir tous les jours avec la population. Et un contact permanent restera établi avec Tinca pour s'assurer que la démarche d'intégration et les locaux ne soient pas détournés. Le Grand Lyon compte sur le soutien économique du département de Bihor pour prendre relais dans le financement du centre multifonctionnel.

"En finir avec la schizophrénie"

Conscient que la démarche reste marginale, "c'est un premier message positif pour en finir avec la schizophrénie française au sujet des Roms", explique Olivier Brachet, vice-président du Grand Lyon chargé de la politique de l'habitat et du logement social, ancien directeur et fondateur de Forum réfugiés. "Nous sommes tous partagés entre la révolte de voir les conditions de vie des Roms en France et la réalité. On ne peut pas leur offrir des avantages sociaux qu'on arrive plus à fournir aux Français", précise l'élu. Il espère que cette action servira de modèle à d'autres agglomérations et à l'Europe qui, comme il le rappelle, "dispose d'une enveloppe de 23 milliards d'euros pour la question qui n'est encore investie nulle part".

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