Chronologie d’une expulsion avortée

Au bout de quatre tentatives, la préfecture du Rhône a renoncé à expulser l’Angolais Guilherme Hauka-Azanga. Chronologie des événements.

18 janvier 2010 : Guilherme Hauka-Azanga est arrêté par la police et placé au centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry en raison de sa situation irrégulière. Une semaine plus tard, les parents d'élèves apprennent son arrestation et commencent à se mobiliser.

31 janvier : Guilherme refuse de monter dans l'avion qui l'emmène vers l'Angola. Il passe en comparution immédiate au Tribunal de Grande Instance de Lyon et est condamnée à deux mois de prison ferme.

14 mars : Les parents d'élèves de l'école Gilbert Dru lancent un site internet de soutien.

18 mars : Guilherme est extrait de la prison de Corbas et est conduit à l'aéroport de Francfort. Il refuse de nouveau d'être embarqué. Il est rapatrié au centre de rétention de Lyon le lendemain matin. Son avocat, Me Sabatier fait une nouvelle demande d'asile. Parallèlement, un comité de soutien s'organise, composé de parents d'élèves et de membres de RESF. Toute la semaine, ils manifestent devant la préfecture.

20 mars : Le juge des libertés décide de sa libération. La préfecture fait appel.

23 mars : Le jugement est rendu par la Cour d'Appel de Lyon et donne raison à la préfecture. Guilherme n'est pas tenu au courant de cette décision.

25 mars : Après avoir conduit ses enfants à l'école, Guilherme est arrêté chez lui sous les yeux de sa femme et d’une copine de sa fille âgée de 10 ans. Porte enfoncée, arme de service dégainée, l’arrestation est brutale. Les parents d'élèves tentent de s'interposer. En vain. Guilherme est emmené dans les locaux de la Police aux Frontières puis au Centre de rétention de Saint-Exupéry. Les actions se multiplient du côté des parents d'élèves.

31 mars : Dans un communiqué, le préfecture du Rhône réaffirme l'expulsion de Guilherme. OFPRA refuse sa troisième demande d'asile. Les parents d'élèves commencent à occuper l'école de nuit.

Vendredi 2 avril : Les députés socialistes Pierre-Alain Muet et Jean-Louis Touraine se rendent à l’école pour manifester leur soutien à la famille. Plusieurs manifestations sont organisées les jours suivants place des Terreaux.

Dimanche 4 avril : Le juge des libertés décide une nouvelle fois de la remise en liberté de Guilherme. Le procureur fait appel de la décision. Guilherme reste au Centre de Rétention de St-Exupéry.

Mardi 6 avril : La Cour d'appel de Lyon donne raison au procureur et donne à la préfecture jusqu'au vendredi 9 avril, 11 heures, pour expulser Guilherme. Les parents d'élèves manifestent sur la place des Terreaux et une petite délégation est reçue par le chef de cabinet du préfet.

Mercredi 7 avril : Guilherme est extrait du centre de rétention le soir même pour être conduit à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Le pilote du vol Air France pour Luanda refuse d'embarquer Guilherme "entravé".

Jeudi 8 avril

5 heures du matin : Guilherme intègre le centre de rétention administrative (CRA) de Bobigny vers 4 heures du matin après une garde à vue.

Début d'après-midi : Il est de nouveau extrait du CRA de Bobigny et conduit à l'aéroport du Bourget pour prendre, selon lui, dans un avion militaire (selon Guilherme et RESF).

16 h 30 : Les parents d'élèves organisent une conférence de presse au local de la FCPE en présence de personnalités comme Olivier Besancenot et le cinéaste Laurent Cantet. Le comité lance un appel aux pilotes de Lisbonne et Francfort pour qu'ils refusent de l'embarquer.

Dans la soirée : Le Portugal refuse le survol de son territoire, l’avion contenant le père angolais fait demi-tour, au bout de 50 minutes (selon Guilherme et RESF).

Vers 21 heures : La préfecture du Rhône annonce la libération de Guilherme face à l'impossibilité de l'expulser dans les trois jours impartis.

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