L'incroyable histoire du fakir lyonnais Ben-Ghou-Bey Simone-Garnier douleur Henri-Broch paranormal

Pendant plus de 30 ans, ce fakir lyonnais fit le tour du monde. Pour lui s'embrocher, se crucifier ou être enterré vivant était à la portée de tous. A l'occasion de la parution d'un livre, retour sur la vie incroyable de cet homme qui servit de cobaye volontaire à des recherches sur la douleur.

Son vrai nom est Léon Goubet. Un nom trop franchouillard pour un fakir. Il se fit donc appeler Ben-Ghou-Bey. Dans le quartier de Montchat, à Lyon, où il vivait, il passait pour un hurluberlu avec ses cheveux long et son chignon. "On se foutait un peu de lui", explique son fils Jean-Luc Goubet. Ben-Ghou-Bey, décédé en 1990 , n'a pas eu les honneurs de la postérité. Pourtant le parcours extraordinaire de cet homme mérite qu'on s'y attarde. Pendant plus de 30 ans, du Japon, en Russie, en Europe ou aux Etats-Unis, ce lyonnais fit le tour du monde avec des numéros piquants. Il tirait la langue et s'embrochait tout de go. Il se truffait l'abdomen de flèches et d'épée. Il se crucifia 700 fois. Il fut déclaré mort une vingtaine de fois. Dans le fakirisme, où les charlatans et les illusionnistes sont légions, il excellait, sans trucage ni bluff. Il eut même les honneurs de l'Olympia et fut sacré champion international des fakirs en s'enterrant vivant à plusieurs reprises. "On peut rester plusieurs jours sous la terre où l'oxygène peut passer et seulement quelques heures dans un cercueil. Mais il faut parvenir à ralentir son rythme cardiaque et se mettre dans une sorte d'état léthargique", explique son fils qui vient de lui consacrer un ouvrage, solicité par le très sérieux Pr Henri Broch, membre de l'académie des Sciences et traqueur de charlatans. Ben-Ghou-Bey était plus qu'un fakir de foire. "Ce qui le motivait, c'était de pousser les recherches sur lui même, de faire de son corps un laboratoire. Il avait une connaissance hors pair de son anatomie pour ne pas endommager les tendons et les nerfs. Il se préparait mentalement pendant des heures pour ne pas ressentir la douleur ou activer la cicatrisation de ses plaies", précise son fils.
Discipline de fer

Au départ électricien à Lyon, il se fait remarquer très jeune dans ses petits spectacles. Simone Garnier, la lyonnaise, le prend un temps sous sa coupe en lui organisant des tournées avant de devenir femme de télé. André Sanlaville, célèbre organisateur de festival de magie et de parapsychologie lui ouvre ensuite la voie de l'international. Au cours d'une tournée en Allemagne, deux chercheurs de l'Université de Tübingen lui demandent de participer à un programme de recherche sur la douleur. Il fit avancer les recherches sur les endorphines sécrétées par le cerveau, capablent d'annihiler la douleur. Pour parfaire ses connaissances Ben-Ghou-Bey se rendit durant un an au Pakistan, la mecque des fakirs avec l'Inde. "Il a été déçu. Les fakirs qu'il a rencontrés se produisaient dans des états de transe, au cours de fêtes religieuses, souvent avec l'aide de drogues. Ils n'étaient pas capables de reproduire à volonté leurs expériences", explique Jean-Luc Goubet. Ben-Ghou-Bey pensait pourtant que se transpercer le corps avec un fleuret ou empêcher son coeur de battre pendant quelques minutes était à la portée de tout le monde. A condition de se plier à une discipline de fer et de travailler la maîtrise de soi.... Des candidats à sa succession ?
"Ben-Ghou-Bey, mon père, ce fakir" de Jean-Luc Goubet est publié aux éditions Book-ebook. com dans la collection zététique dirigé par le Professeur Henri Broch. http://benghoubey.skynetblogs.be/

Ses exploits
- Il est resté 4 jours la langue clouée sur une planche à Lyon, en 1963, dans un grand magasin à l'angle de la place de la République et de la rue Stella. Un geste accompli en présence de maître Avramoff, huissier, au profit des oeuvres sociales de la presse lyonnaise.
- Il s'est fait crucifié plus de 700 fois
- En 1963, il a été enterré vivant dans un cercueil sur la plage de Nice pendant une demi-heure.

Le regard du scientifique Henri Broch

Henri Broch, professeur à l'université de Nice-Sophia Antipolis, s'intéresse depuis plus de trente ans au "paranormal" et surtout à la traque des charlatans en tout genre. C'est lui qui a poussé à la publication du livre sur le fakir Ben-Ghou-Bey. S'il accorde du crédit à ce personnage énigmatique c'est parce que "Ben-Ghou-Bey ne revendiquait pas de pouvoirs paranormaux. Ses expériences étaient le fruit d'un travail et d'une préparation physique et mentale, la démarche est honnête. Il s'est d'ailleurs prêté à des recherches scientifiques. L'impact du cerveau sur le corps est réellement extraordinaire. On voit parfois des gens accidentés grièvement, le bras coupé, se rendre à l'hôpital avant de tomber dans les pommes. Des cas de soldats blessés revenant avec leurs tripes dans leurs casques ont aussi été rapportés. On sait que dans des états particuliers, proches de l'état d'endormissement, notre cerveau est capable de produire de l'endomorphine qui coupe la douleur. On n'a pas toutes les explications sur ce phénomène, mais il n'a rien de surnaturel".

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