Mariani
© VASILY MAXIMOV / AFP

Irak, Syrie, “un chaos qui nous menace” selon Mariani (UMP)

Le député UMP des Français de l’étranger, Thierry Mariani, ancien ministre des Transports, était ce mardi 23 septembre l’invité politique de Sud Radio.

Interrogé par Christophe Bordet, Thierry Mariani (UMP) soutient le choix de François Hollande de frapper les positions de l'Etat islamique en Irak : "On n'avait pas le choix, c'est un véritable danger pour la France et pour l'Europe, et peut-être même pour notre civilisation, parce qu'en face de nous on a des gens qui sont déraisonnables, (...) et qui n'ont aucune humanité. On était obligé de s'engager dans ce conflit. Quand on sait qu'il y a 700, 800, 900 personnes en France, que nous sommes quasiment le premier pays européen par le nombre de combattants engagés sur ce front-là. Quand on voit (...) ce qui s'est passé au musée juif de Bruxelles, on était déjà impliqué malgré nous."

Sur les capacités de l'armée française à mener ce type d'opération, "avec les moyens [militaires] qui nous restent, la France doit être au côté de cette coalition, en gardant une certaine mesure. Jusqu'à présent, nous avons refusé d'intervenir en Syrie, et cela est tout à fait normal, on doit intervenir sur un Etat où les autorités légales ont donné leur accord", estime Thierry Mariani.

De “dangereux” alliés américains

Thierry Mariani se méfie en revanche des Américains, plus "dangereux" dans leur méthode, selon lui. "Je n'oublie pas qu'il y a quelques mois les Etats-Unis voulaient éradiquer le régime syrien – qui n'est certes pas un exemple mais qui, dans cette guerre contre le terrorisme, est du même côté que nous, même si ce n'est absolument pas une démocratie. Et puis, avec les Etats-Unis, j'ai toujours une inquiétude. Quelle est la situation aujourd'hui dans cette région ? C'est franchement une situation qui est issue d'une déstabilisation qu'on a connue après l'opération américaine, il y a plus de dix ans en Irak (…) Depuis, on a un chaos qui nous menace".

Après l'entrée de la France dans la coalition internationale, Thierry Mariani voit un "risque réel" d'attentat sur le sol français. "Le risque est réel, affirme-t-il, parce qu'on a plusieurs centaines de combattants dont certains reviendront, ou sont déjà revenus, en France. Et on ne sait pas dans quel état ils reviennent. (...) Je pense, je répète, comme cela a été dit à l'Assemblée nationale, qu'il y a désormais un risque d'attentat. Quand on voit des gens comme Nemmouche, ou quand on voit ces combattants qui reviennent en France..."

Interdire aux binationaux le retour en France

Pour lutter contre la menace terroriste, Thierry Mariani propose d'abord de s'appuyer sur nos "bons services de renseignement". Néanmoins, ils ne peuvent pas tout, selon lui : "Un jour ou l'autre, ils peuvent aussi être débordés. Certains peuvent passer à travers les mailles du filet." En conséquence, le député veut aller plus loin que la loi antiterroriste votée la semaine dernière à l'Assemblée nationale. Celle-ci prévoit déjà "la surveillance des réseaux Internet et l'interdiction possible de sortie du territoire". Pour les combattants français revenus de Syrie, Thierry Mariani propose d'ajouter "une interdiction de revenir sur le territoire français pour les binationaux". "Il y a un moment où, quand on va combattre avec des personnes qui sont des barbares, à mon avis, on a quitté la communauté nationale, affirme Thierry Mariani. (...) Ces individus représentent un véritable danger pour la société, et la société doit avant tout penser à se protéger", justifie-t-il.

Enfin, sur le cas de l'otage français enlevé ce dimanche en Algérie, un randonneur de 55 ans originaire de Nice dont la vie est menacée par un groupe se revendiquant de l'Etat islamique : "La famille de cet otage doit vivre des moments terribles, reconnaît le député, mais on sait que devant les terroristes, chaque fois qu'on cède au chantage, on est perdant."

Réécoutez l'intégralité de l'interview de Thierry Mariani, en cliquant sur "l'invité politique du 23/09/14" dans la rubrique "les derniers podcasts", dans la colonne de droite du site de Sud Radio.

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