Cour d'assises de Créteil
Cour d’assises de Créteil ©FRED DUFOUR / AFP

Braquage : François Chamorro, l’autre Toni Musulin

Avant Toni Musulin, il y a eu François Chamorro. Cet ancien convoyeur de fonds comparaît ce jeudi et vendredi devant la cour d’assises de Créteil. Il avait dérobé en 2003 plus d’un million d’euros à son employeur, la société Thémis à Rungis. Après plus de dix ans de cavale, l’homme a été arrêté l’an dernier en République dominicaine.

Ce 7 mai 2003, les deux employés de la société de convoyage de fonds Thémis ne prévoyaient certainement pas d'être braqués par leur propre collègue, François Chamorro. Calmement, ce soir-là, il leur annonce qu'il va quitter la société. Il sort du champagne pour fêter son départ mais aussi un revolver de service. Il dérobe plus d'un million d'euros dans un sac de sport et prend la fuite.

Méthodique

Très méthodique, François Chamorro avait visiblement préparé minutieusement sa fuite. Il a notamment laissé des courriers à l’intention des policiers et de sa famille. Il signalait qu'il ne fallait rien tenter pour le retrouver et menaçait même de se suicider ou de tuer des personnes si cela était le cas. Son ex-compagne, dont il était séparé depuis quelques semaines, a même reçu le 12 mai un courrier de sa part : il lui demande de prendre soin de son chien et lui indique qu’une somme importante, 14 000 euros, se trouve dans son garage.

Les enquêteurs suivent la trace de François Chamorro, mais celui-ci a toujours un temps d’avance sur eux. L’homme avait ainsi loué une chambre dans un hôtel de Vitry-sur-Seine pendant cinq ans. Finalement, il disparaît définitivement pendant dix ans.

Il voulait retrouver son identité

François Chamorro est finalement arrêté le 2 août 2013 en République dominicaine. Il y vivait depuis juin 2004, après être passé par Marseille puis Montréal. Mais, au bout de dix ans, l'homme ne supportait plus sa vie, pourtant plutôt tranquille, de fugitif. François Chamorro, qui vivait sous une fausse identité, a voulu récupérer son véritable nom, pensant que les faits étaient prescrits. Il entame des démarches dans ce sens auprès de l’ambassade de France en République dominicaine.

Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il a été condamné par contumace en 2008 par la cour d'assises de Créteil à dix ans d'emprisonnement. En matière de droit pénal, la prescription d’une peine est de vingt ans. Pour être définitivement tranquille, il aurait donc dû attendre 2028.

Arrêté à l'ambassade de France alors qu'il venait récupérer son passeport, l'ex-convoyeur de fonds doit de nouveau être confronté à la justice. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle. Contrairement à Toni Musulin, qui n'avait pas utilisé d'arme à feu lors du vol de plus de 11 millions d'euros à Lyon, François Chamorro comparaît devant une cour d'assises, pour avoir menacé ses collègues avec un revolver.

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