Les Lyonnais d'Olivier Marchal: pour une poignée de cerises

SORTIE - Annoncé en 2009 avec Alain Delon dans le rôle-titre, pressenti pour être coupé en deux parties, l’adaptation cinématographique du gang des Lyonnais par Olivier Marchal débarque enfin dans nos salles ce mercredi 23 novembre. Loin de la fresque historique, le film s’intéresse avant tout aux aventures contemporaines de ces papys gangsters.

Lyon de nos jours, Edmond Vidal ancien membre du gang des lyonnais est rangé des affaires. Pourtant le retour d’un de ses amis dans sa vie va l’obliger à renouer avec son passé, tout en le confrontant aux nouveaux voyous et à leurs méthodes expéditives.

30 Juin 1971, des hommes en blouses blanches braquent l’hôtel des postes de Strasbourg et emportent avec eux 11 680 000 francs. La presse de l’époque titrera sur le casse du siècle. Une réussite du braquage et d’ingéniosité digne d’un Ocean’s Eleven qui aurait pu donner un film de genre dans la plus grande tradition hollywoodienne. Il n’en sera pourtant rien. Convaincu que le public n’a pas envie de voir un film d’époque, encore moins avec des hommes préparant leur coup durant de nombreuses heures, Olivier Marchal opte pour une approche violente, sans concession et brutale du gang des Lyonnais. Loin de la réalité historique, le réalisateur ne pioche que dans quelques faits véridiques pour s’intéresser avant tout aux différences entre criminels d’hier et d'aujourd’hui.

Dès lors, les puristes adeptes d’un biopic respectueux sur la vie d’Edmond Vidal et de ses complices se retrouveront face à un polar qui privilégie avant tout le caractère des hommes et leurs valeurs au détriment des scènes se déroulant dans le passé. Efficace et pourtant bien gérées ces dernières entrainent une forme de frustration permanente, bien que trouvant un parfait écho dans les évènements fictifs du présent.

Dans cette époque, Gérard Lanvin incarne un Edmond Vidal qui ne fera pas oublier que le rôle aurait été parfait pour Alain Delon. Dès lors le reste du casting prend parfois le dessus sur l’acteur principal, avec en première ligne une brochette trois étoiles de gueules de cinéma que l’on aimerait voir réunies plus souvent. Tchéky Karyo, Lionnel Astier, ou bien encore Daniel Duval incarnent avec brio les autres membres du gang tandis que leurs homologues jeunes les incarnant dans le passée parviennent tous à trouver la justesse requise. Cette réussite de casting, renforce un peu plus ce sentiment de frustration de ne pas voir l’intégralité du film se dérouler dans le passé.

Enfin, classique et parfois peu inspirée, la réalisation manque cruellement d’ampleur. Difficile de croire que le film se déroule à Lyon lorsque l’on ne connaît pas parfaitement la cité, à quelques exceptions près comme cette fusillade devant Saint-Jean. Heureusement le dernier acte doté d’un montage solide et efficace parvient à faire pencher la balance. A défaut d’être une excellente reconstitution historique, Les Lyonnais est un bon polar porté avant tout par une histoire d’hommes et d’amitiés.

Les Lyonnais d’Olivier Marchal dès le 23 Novembre à Lyon

Film Les Lyonnais : réalité contre fiction, le jeu des sept différences

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