Les mécaniques à merveilles d’Ez3kiel

Un musée délicieusement vieillot. Une présentation charmante et désuète. Un capharnaüm de machines à coudre, vieilles dentelles sans arsenic, draisiennes, outils disparus et autres vélocipèdes. Et, au milieu de cet univers patrimonial, les incroyables mécaniques à merveilles d’Ez3kiel !

Cela se passe à Amplepuis, aux confins du Rhône et de la Loire, sur le versant océanique des monts du Beaujolais, commune dont l’histoire est liée à celle de l’industrie textile. Le musée Barthélemy-Thimonnier expose “Les mécaniques poétiques d’Ez3kiel”… juste après leur présentation à l’Exposition universelle de Pékin, dans le pavillon français, et au palais de la Découverte à Paris. Mazette !

Ez3kiel, c’est à la base un groupe de musiciens formé en 1992, originaire de Tours, qui lie sa musique électronique à tout un univers graphique et plastique. Constitué de Joan Guillon, Yann Nguema et Stéphane Babiaud, il prend d’abord le nom d’Ezekiel, en référence au film Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Puis il se transforme en Ez3kiel pour des raisons de droit. Son album Naphtaline sert de base au travail présenté ici.

Nouvelles technologies, musique et arts plastiques

L’exposition propose douze des installations interactives du groupe. Elles jonglent entre vieux objets réhabilités (machine à coudre, baromètre, vélo, cage à oiseaux, piano Pleyel quart de corps, télescope, flacons…) qui se transforment en “boîtes à musique”, sculptures et boîtes à images du XXIe siècle. Le visiteur intervient directement, par des manipulations aléatoires de boutons, bouchons, cordes. Il crée des sons, des musiques, des mélodies électroacoustiques ainsi que des graphismes projetés, également créés de façon aléatoire, qui se mêlent à des femmes-montgolfières, des danseuses en tutu, des mondes étoilés et des univers mystérieux.

Ludique, poétique, magique

On est plus près de Mary Poppins ou d’Alice au pays des merveilles que des objets dadaïstes ou surréalistes. On est encore plus loin du provocateur Cloaca de Wim Delvoye (2000) ou des objets foldingues de Panamarenko, le Géo Trouvetou belge à l’univers céleste. Il s’agit plutôt d’un monde onirique avec une esthétique de chromos qui mélange enfance, féerie, naïveté, magie et émerveillement. Le savoir-faire et l’inventivité impressionnent. Et puis, il est assez jouissif de manipuler un “cyclo-harpe”, un orgue de flacons, un “stélescope”, une “cage musicale” ou de se promener dans les “jardins d’Exebecce”. Le tout derrière des tableaux hors des modes et du temps. Épatant ! Enfin, la région est magnifique et les auberges très fréquentables.

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Mécaniques poétiques d’Ez3kiel. Jusqu’au 30 octobre, au musée Barthélemy-Thimonnier, place de l’Hôtel-de-Ville, Amplepuis (69).

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