L'Art caché (couv 1)

L’art caché : analyse d’une occultation contemporaine

Pour l’humoriste, l’“art contemporain” est relativement récent et devient vite ancien. Il est à la fois un concept inventé par Duchamp, ses suiveurs, Beuys (tiens ! on n’en entend plus parler de celui-là), et mis en place par le marché d’une économie mondiale dite ultralibérale ou, en France, par le système Jack Lang. Ses laudateurs en sont les bénéficiaires. Ses détracteurs, souvent des zoïles, des artistes ratés, des réacs fâcheux.

Aude de Kerros, graveuse à l’ancienne et essayiste, apporte son grain de sel à l’analyse par son récent ouvrage : L’Art caché.

Analyse…

Selon Aude de Kerros, à partir de l’art conceptuel des années 1960, le “label art contemporain” est devenu dans les années 1990 un Financial art planétaire dans lequel les œuvres, reproductibles sur commande, fonctionnent comme autant de produits dont les cotes parfois astronomiques se trouvent fabriquées par les réseaux de collectionneurs. Son hypervisibilité, résultat d’opérations marketing, occulte les nombreux autres visages d’un art qui cependant foisonne, aussi divers que méconnu, l’art caché, dissident”. Il est promu et financé par les “institutions internationales et, en France, par l’État et ses inspecteurs, prétendus experts” : universitaires, chercheurs, fonctionnaires de l’administration culturelle, curateurs, critiques, galeristes…

… et interprétation

Le propos semble très daté sur la cible (l’art conceptuel), mais indiscutable sur l’occultation actuelle d’un “terreau culturel” loin de tout ceci. L’auteur parle de l’occultation de la “suite de la peinture”, de “persécution” des artistes en Chine (métaphore ?), d’une “impossible controverse”, et dresse des listes impressionnantes d’artistes ainsi “cachés, morts vivants”, victimes de cette idéologie, se demandant ce que feront les “enfants de la table rase”.

L’actuelle Biennale de Lyon nous laisse réfléchir à cet ouvrage, tant les œuvres présentées coïncident avec ce “système”, tant on se demande si elles sont la création des artistes présents ou de leurs grands-parents, et tant elles peuvent souvent sembler bien vides.

Nicole Estérolle, la critique d’art maileuse, ronchon et un peu aigrie, experte en brûlots anti-art contemporain, est toutefois beaucoup plus rigolote, et sa plume plus acerbe et talentueuse. Quoi qu’il en soit, la réflexion s’infléchit. En voici un exemple supplémentaire.

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L’Art caché – Les dissidents de l’art contemporain, d’Aude de Kerros, éd. Eyrolles, octobre 2013.

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