© Sonia Barcet

Culture : 3 raisons pour ne pas rater "L’Avare" au Théâtre de la Renaissance

La pièce de Molière est à l’affiche jusqu’au 27 janvier au Théâtre de la Renaissance à Oullins. On vous dit pourquoi on a beaucoup aimé.

1 • Parce que c’est un texte qui résonne fortement dans notre actualité

Au moment ou l’on assiste à d’âpres débats opposant les jeunes générations et les retraités, les bas salaires et les milliardaires, ce texte de Molière (1668) contient en lui des questions qui se conjuguent avec acuité au présent. Car comme le dit le metteur en scène Benoît Lambert, "l'avarice, c’est aussi le refus d’accueillir la génération suivante, de lui transmettre quoi que ce soit, et notamment les conditions d’une vie vivable".

On le rappelle, ici, Harpagon - avare devant l’Éternel -, accumule biens et argent avec compulsion, tout en privant ses enfants de tout projet de relations amoureuses, au profit de mariages arrangés bien plus profitables financièrement.

Une confrontation générationnelle, parfois cruelle, et un texte dont les tirades n’ont pas pris une ride. "Qui est plus criminel, à votre avis, ou celui qui achète un argent dont il a besoin, ou bien celui qui vole un argent dont il n'a que faire ?" dit Cléante à Harpagon, qui d’ailleurs, sans le savoir, est l’usurier de son propre fils.

2 • Parce que les comédiens irradient la scène de leurs justesse

Estelle Brémont, Anne Cuisenier, Baptiste Febvre Théophile Gasselin, Étienne Grebot, Maud Meunissier, Colin Rey et bien sûr Emmanuel Vérité dans le rôle d'Harpagon… On avait envie de tous les citer tant ils portent cette pièce avec grande conviction. Parmi eux, trois jeunes comédiens issus de l’École de la Comédie de Saint-Étienne qui, malgré leur jeune âge, font preuve d’un talent très prometteur. La performance de leurs ainés sur scène est impeccable.

3 • Parce que les choses simples peuvent parfois faire mouche

Certes, on notera un certain classicisme dans la scénographie. Rien de révolutionnaire dans cette adaptation, qui tranche avec certaines mises en scène déjantées de grands textes, revisités parfois à l’outrance. Ici le dispositif est simple : une scène jonchée de vieux coffrets regorgeant de trésors, comme autant de boîtes de Pandore qui ont du mal à contenir le trop-plein d’avarice d’Harpagon… et qui finissent par s’ouvrir.

On rit du malheur de ce dernier et on se réjouit de la victoire de l’amour face à la cupidité. C’est simple, efficace, et les deux heures du spectacle filent à toute vitesse. Cet Avare-là est très réussi, et met en valeur un texte qu’on aime redécouvrir, toujours avec un immense plaisir.


L’Avare. Jusqu’au 27 janvier au Théâtre de la Renaissance

Bord de scène jeudi 26 janvier. La représentation du vendredi 27 janvier est proposée en audiodescription à destination des spectateurs aveugles et malvoyants.

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