Thierry Braillard : “juste quelqu’un de bien”

Fiducial Médias, qui détient Lyon Capitale, avait participé, on s’en souvient, à un appel à candidatures, le 18 octobre 2011, afin d’obtenir une chaîne gratuite sur la TNT (projet D-Facto). Notre projet n’avait pas été retenu. Je ne souhaite pas aujourd’hui relancer la moindre polémique sur le mode de fonctionnement du CSA de l’époque – période du triumvirat Sarkozy-Buisson-Boyon, qui en réalité n'était, par anamorphose, qu'un singleton. La page est définitivement tournée, le livre refermé et c’est très bien ainsi.

À l’origine de la loi Filippetti sur l’audiovisuel

Cependant, je tiens à saluer Thierry Braillard pour son soutien public, constant et courageux, dès qu’il fut élu député, en juin 2012. Soutien non pas au projet D-Facto ou encore à Fiducial Médias, mais à nos propositions de réforme pour l’avenir : membres du CSA désignés par le Parlement à une majorité qualifiée des trois cinquièmes ; impossibilité de cumuler un emploi dans l’audiovisuel, notamment public, tout en étant membre du collège ; réduction du nombre de Sages ou encore transformation du CSA en autorité publique indépendante. Autant de pistes que nous avions dessinées, qui ont été portées, défendues, soutenues par Thierry Braillard et qui au final ont toutes été reprises dans la loi Filippetti.

La liberté s’use quand on ne s’en sert pas

Bien entendu, une modification des structures et des institutions ne suffit pas à modifier les comportements, mais y contribue fortement. L’indépendance et la liberté sont avant toute chose un état d’esprit. Force est de constater que le nouveau CSA, sous l’autorité de son président Olivier Schrameck (nommé le 9 janvier 2013), a retrouvé un fonctionnement serein, apaisé et nettement plus transparent que sous l’ère ORTF/Sarkozy (le véritable président du CSA à l'époque). C’est même, pour tout dire, le jour et la nuit. Je puis en témoigner dans nos relations professionnelles régulières (Fiducial Médias détient également Sud Radio, et le Conseil supérieur de l'audiovisuel est l'autorité de régulation des chaînes de télévision et des stations de radio).

En démocratie, toute vérité est bonne à dire

Plus largement, les Français ont pu s’en rendre compte avec la nomination de Mathieu Gallet à la tête de Radio France, un choix audacieux, souverain, aux antipodes de la cuisine politicienne, qui n'est qu'une junk food. Dans ces affaires, il ne s’agit pas de mélanger les genres mais au contraire que tous restent à leur place – législateur, régulateur, hommes de médias – afin de défendre l’intérêt général, le pluralisme des points de vue comme des opérateurs, et de consacrer, encore et toujours, l’indépendance et la liberté de l’information. Je tiens à préciser à ce titre que je ne connais pas personnellement Thierry Braillard et que nous ne nous sommes par conséquent jamais parlé. Comme quoi, les hommes de bonne volonté n’ont pas besoin de se taper sur l’épaule ou de barboter dans les mêmes piscines. Ainsi, si les journalistes de Lyon Capitale ou de Sud Radio sont amenés à interviewer le nouveau secrétaire d’État aux sports, ils pourront le faire en toute liberté, sans craindre le crime de lèse-majesté, comme ils l’ont toujours fait par le passé. Car, en démocratie, il n’y a pas de questions qui fâchent et toute vérité est bonne à dire. Pour l'exprimer autrement : vivre dans un pays libre, ça fait du bien.

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