Rhônexpress : un lancement en fanfare et quelques couacs

Ce lundi matin était officiellement lancée la nouvelle navette Rhônexpress entre la gare de Lyon Part-Dieu et l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry, en remplacement des navettes Satobus.

Depuis ce lundi matin, Rhônexpress n'est plus seulement une affaire politico-financière qui intrigue la justice. À cinq heures ce matin, le premier tram-train reliant La Part-Dieu à l'aéroport Saint-Exupéry est entré en circulation. Pour 13 euros par adulte en aller-simple ou 23 euros en aller-retour, l'un des plus chers d'Europe, les 22 kilomètres séparant l'aéroport de Lyon sont désormais couverts en une vingtaine de minutes.

Sur les tronçons train, sa vitesse de croisière est de 100 km/h, et de 70 km/h sur les tronçons tramway.Et ce lundi matin, les premiers échos d'utilisateurs étaient plutôt positifs. "C'était très bien, j'ai trouvé sans difficulté les distributeurs de tickets. À l'intérieur, le confort est là et la navette est nettement plus rapide qu'avant", se réjouit Stéphane, 45 ans, de retour d'Afrique centrale. Mais pourtant, ce lundi matin, Rhônexpress n'a pas rendu une copie sans faute. À notre arrivée à 10h, nous avons testé le Rhônexpress. Première déconvenue : sur les quatre bornes automatiques présentes à Lyon-Part-Dieu pour acheter son billet, une était déjà en panne et une autre ne marchait qu'une fois sur deux, invoquant des "erreurs de paiement".

Une réalité moins flatteuse que sur le papier

Une fois à l'intérieur, le personnel est aux petits soins avec les voyageurs et les aident même à porter les valises. Sauf que les espaces pour les bagages semblent assez limités. Pour une capacité de 76 places assises et 2 places pour les personnes à mobilité réduite, il n'y a que 12 rangements au-dessus des fenêtres (avec une valise par rangement) et deux racks. Dans notre rame (celle de 11 heures), ces derniers étant pleins, les valises ont pris les places réservées aux personnes handicapées. Quant aux rangements situés au-dessus des fenêtres, ils ont été boycottés par la dizaine de passagers présents.

Assis à l'avant de la navette, deux Lyonnais testent la nouvelle ligne, par "curiosité". "On croyait que c'était gratuit, on est déçu, ironise Isabelle, 51 ans. C'est plus sûr en terme de temps, mais c'est un peu bruyant quand même !" En effet, le silence promis n'est pas total et la climatisation, réglée au minimum. Le confort est similaire à celui d'un tram et les écrans d'informations (horaires des vols et des TGV, consignes de sécurité...) n'étaient pas encore opérationnels. Quant à la ponctualité, elle est respectée : une vingtaine de minutes de transport, les dix minutes restantes étant passées à quai. À l'aéroport, une employée SNCF ajoute : "Nous n'avons pas assez de porte-bagages et la billetterie est mal indiquée".

Le prix ? "On n'en parlera plus dans deux semaines !"

Quant au prix, beaucoup plus élevé que Satobus, Luc Borgna, directeur de Rhônexpress, assure : "le prix, vous verrez, dans deux semaines, on n'en parlera plus !" Rhônexpress, qui vise aussi une clientèle d'affaires qui boudait le Satobus, joue la carte du service, avec la présence à bord d'un steward. Mais la pilule des 23 euros sera peut-être encore dure à accepter. Surtout pour les usagers qui prendront la navette en cours de route, puisqu'ils paieront le même prix qu'un voyageur monté à La Part-Dieu.

Rhônexpress, qui représente un investissement de 121 millions d'euros, principalement financé par le Conseil général, espère transporter un million de personnes la première année. Avec un objectif minimum à atteindre : faire aussi bien que Satobus et ses 800 000 usagers annuels. Et ainsi faire taire les critiques quant au prix du ticket.

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