Les Lyonnais de la télé

Petit écran. D’Yves Calvi à Laurence Ferrari en passant par Stéphane Bern, les Lyonnais de naissance ou d’adoption ont colonisé le petit écran. Mais savez-vous réellement qui ils sont ? Ils se livrent dans cette galerie de portraits.

Yves Calvi, le goût de l’indépendance

Le présentateur de l'émission “C dans l’air” sur France 5, de “Mots croisés” sur France 2 et "Le choix de Yves Calvi" sur RTL n’a pas oublié son passage à Télé Lyon Métropole.

Plébiscité par le public, respecté par ses confrères, la réputation d’Yves Calvi n’est plus à faire. Avec son visage tout en rondeurs, son nez gourmand, ses yeux malicieux et surtout son sens de la répartie, il a réussi à se faire une belle place au sein du Paysage audiovisuel français (PAF). Yves Calvi de son vrai nom Yves Krettly est né à Boulogne-Billancourt mais c’est entre Rhône et Saône qu’il a appris le métier de journaliste télé. Plus exactement à TLM au printemps 1989. “J’étais à Radio France et un jour Jérôme Belley (créateur de France Info et LCI et producteur de l’émission de l’émission “C dans l’air”, NDLR) m’appelle et m’annonce qu’il va prendre la direction d’une chaîne de télé locale à Lyon et qu’il souhaitait que je vienne avec lui. J’ai forcément hésité car c’était un peu le saut dans le vide, un coup de poker”, se remémore-t-il.

“La présence de la pègre était palpable”

Du jour au lendemain, Yves Calvi quitte Paris pour une ville de province dont il ignore tous les ressorts. “De Lyon, comme beaucoup de monde, je ne connaissais que les bouchons du tunnel sous Fourvière. Alors que j’ai découvert une belle ville, dynamique avec une forte imprégnation catholique.” Le journaliste a surtout été frappé par le microcosme à la lyonnaise. “La plupart des décideurs locaux étaient francs-maçons et l’affichaient ouvertement. La présence de la pègre était également très palpable. Pour le Parisien que je suis, c’était surprenant limite surréaliste,” lâche-t-il tout sourire. De ses débuts à TLM, il se souvient particulièrement d’une bonne ambiance de travail. “On bossait douze heures par jour et on sortait tous ensemble boire des verres.” La chaîne de télévision lyonnaise réussit parfaitement à conjuguer média de proximité avec rigueur journalistique. “On a réussi à faire une vraie télé d’info avec un JT, des débats, et des magazines.”

“Michel Noir se prenait pour John Kennedy”

Une chaîne appréciée des Lyonnais, un tantinet moins des politiques et notamment de Michel Noir, le maire de Lyon de l’époque. “On était perçu comme un média d’opposition car finalement on faisait notre travail de journalistes en posant les questions qui dérangent. On était libres politiquement et du coup on entretenait des rapports compliqués avec la mairie.” Et de poursuivre : “Michel Noir préférait davantage s’exprimer dans les médias nationaux que de venir sur le plateau de TLM. Il se prenait pour John Kennedy”, raconte-t-il un brin amusé. Dans un paysage médiatique lyonnais en effervescence, la capitale des Gaules comptait pas moins de six quotidiens, TLM battait des records d’audience, atteignant jusqu’à 800 000 téléspectateurs quotidiens.

“On s’est toujours demandé si Le Progrès était là pour nous aider ou nous laisser mourir”

Ce qui n’empêche pas les salariés de la chaîne de s’interroger sur les réelles intentions de l’un de leur principal actionnaire : Le Progrès. “Franchement, on s’est toujours demandé s’il était là pour nous aider ou pour nous laisser mourir”, avoue-t-il aujourd’hui avec du recul. Yves Calvi qui était présent à la soirée des vingt ans de TLM, le 20 avril 2009 au Transbordeur espère de tout cœur que la chaîne lyonnaise puisse rebondir après quelques années de difficulté. “Aux États-Unis, les chaînes de télé locales sont rentables et battent des records d’audience, alors pourquoi pas en France ?”, s’interroge-t-il.

Élise Chassaing

De Lyon Capitale à Canal +

Ancienne journaliste culture à Lyon Capitale, elle s’est fait un nom grâce au Grand Journal sur Canal +.

Spécialiste ciné du “Grand Journal” depuis 2008, Élise Chassaing ne fait plus partie de l’équipe de Michel Denisot cette année. “La formule du “Grand Journal” a changé et le cinéma sera beaucoup moins présent, justifie-t-elle. Je ne suis pas vexée de ne plus faire partie de l’équipe de chroniqueurs". Je suis en bons termes avec tout le monde.” Depuis la rentrée, elle anime une rubrique dans l'émission culturelle "L'autre midi" sur Canal +. Née à Clermont-Ferrand, Elise Chassaing a appris le journalisme au 7 rue Puits-Gaillot dans le 1er arrondissement de Lyon. Plus précisément à Lyon Capitale. Une expérience encore très présente dans son esprit. “Je ne garde que d’excellents souvenirs de mon passage à Lyon Cap, confie-t-elle. Je ne remercierai jamais assez Jean-Olivier Arfeuillère (ancien PDG et fondateur du titre, NDLR) de m’avoir donné ma chance. Lyon Capitale, c’est une super école pour tout jeune journaliste.”

Elle décroche ensuite un diplôme à l’IUT de Bordeaux, avant d’animer la rubrique cinéma dans l’émission “Télématin” sur France 2. Elle est repérée par Arte, où elle prend “vraiment du plaisir à présenter le journal de la culture.” Et puis un jour, elle reçoit “un drôle d’appel.” Au bout du fil, Michel Denisot, la star de Canal +. “Il m’a proposé de rejoindre son équipe. Franchement au début, j’ai cru que c’était un ami qui me faisait une blague. J’ai appris par la suite que c’était la femme de Michel Denisot qui avait soufflé mon nom à son mari.” Brune, pétillante et dynamique, Élise Chassaing impose d’entrée de jeu son style au sein de l’équipe du “Grand Journal”. “Cette soudaine notoriété n’est pas facile à vivre tous les jours, car tu es jugée en permanence”, confie-t-elle cependant. Quoi qu’il en soit, Elise Chassaing semble promise à un bel avenir dans l’univers parfois impitoyable de la télé.

Alexandra Sublet

L’anti star-system

Fervente supportrice de l’OL, Alessandra Sublet fait les beaux jours de France 5 avec son émission quotidienne “C à vous”.
Surprenante Alessandra Sublet. La jeune Lyonnaise a été celle qui a répondu le plus facilement à notre sollicitation. Sans chichi. Formée à l’Institut supérieur de la communication, de la presse et de l’audiovisuel (ISCPA) à Lyon, elle fait ses débuts sur Nostalgie et se fait remarquer par Christophe Dechavanne, producteur de l’émission “Combien ça coûte” sur TF1. “Je me suis sentie bien à l’aise dans cet exercice de chroniqueuse. C’est vraiment là que j’ai attrapé le virus.” Après des passages à Canal + puis M6, elle rejoint France Télévisions en 2009 et se retrouve à la tête d’une émission quotidienne plutôt originale “C à vous”. “C’est une émission en direct qui mélange l’info, le divertissement et la cuisine. C’est un rendez-vous familial, tout comme j’aime.” Une émission sans strass ni paillettes qui convient parfaitement à la personnalité de la Lyonnaise, qui se sent toujours en parfaite harmonie avec sa ville. Cette “inconditionnelle de l’OL” compte d’ailleurs parmi ses amis proches le président de l’Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas. “C’est quelqu’un que j’ai toujours porté dans mon cœur. Il ne renvoie pas toujours une bonne image de lui, on dit souvent qu’il est intraitable dans le business. Alors que dans le privé, c’est tout le contraire. C’est quelqu’un de sympathique et d'extrêmement brillant.”

Aïda Touihri,

Une détermination à toute épreuve

Originaire de Villefranche-sur-Saône, elle s’est imposée depuis cinq ans comme une figure incontournable de la sixième chaîne.
Un parcours plutôt atypique. La présentatrice du journal de la mi-journée “Le 12.45” et du magazine “66 Minutes” sur M6 a commencé comme correspondante locale pour Le Progrès à l’agence de Bron / Saint-Priest. Elle s’inscrit ensuite à l’ISCPA de Lyon. Seulement, au bout de trois mois, elle est obligée d’arrêter, ne pouvant plus payer les frais de scolarité. Mais la chance lui sourit. “Grâce à une prof de l’école qui m’avait repérée, j’ai obtenu un stage de trois mois à RTL”. Une opportunité en or que va s’empresser de saisir Aïda. Elle enchaîne les piges sur RTL et réalise des sujets pour le JT de TF1 via Label Info, une entreprise de production audiovisuelle. “Je n’avais jamais fait de télé et pour premier sujet, je me suis retrouvée sur le col du Galibier enneigé”, se souvient-elle. Ce premier reportage télévisuel fera d’ailleurs l’ouverture du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernault.

Après un court passage à France Inter, elle quitte Lyon pour l’Algérie “pour des raisons personnelles”. Journaliste free-lance pour différents médias (Arte, Radio France, Jeune Afrique), elle reçoit en 2005 un appel d’un responsable de M6. Depuis, elle fait les beaux jours de la sixième chaîne en réalisant de bons scores d’audience avec “66 Minutes”. “Je me sens bien sur M6. Le JT de la mi-journée me passionne, je m’éclate vraiment. Avec “66 Minutes”, j’ai le côté mag et c’est très complémentaire”, confie-t-elle. Avec le débat récurrent sur les minorités visibles dans les médias, Aïda Touihri n’a pu échapper au questionnement sur ses origines. “Je commence à avoir l’habitude qu’on m’interroge là-dessus, dit-elle tout sourire. Mais pour moi, la première des discriminations, elle est avant tout sociale.” Issue d’un milieu modeste, son père est ouvrier et illettré et sa mère est sans emploi, Aïda Touihri était la marraine de la dernière promotion de la “classe Prépa” aux concours d’entrée des écoles de journalisme, fruit de la collaboration entre l’ESJ Lille et le Bondy Blog. “Afin de permettre à des gens d’origine modeste de pouvoir entrer dans les grandes écoles”, indique-t-elle.

Dominique Blanchard,

Le supporter de l’OL de LCI

D’Europe 1 à Radio France en terminant à Télé Lyon Métropole, Dominique Blanchard, aujourd’hui, présentateur sur l’antenne de LCI/ TF1 a toujours de nombreux fans entre Rhône et Saône.

Il n’a pas le statut médiatique de ses confrères lyonnais exerçant sur une chaîne nationale et pourtant dans sa ville natale, personne n’a réussi à remplacer Dominique Blanchard dans ce rôle de reporter radio apprécié pour ses commentaires enflammés et partisans. “C’est vrai que j’étais un commentateur chauvin”, se souvient-t-il un brin amusé. C’est assis dans le bureau de son collègue de bureau Christian Jean-Pierre, présentateur de l’émission Téléfoot, que Dominique Blanchard nous narre avec délectation ses débuts à Europe 1 puis au bureau de Lyon de Radio France où il suit l’OL alors en D2. Le début d’une idylle passionnée avec les fans de l’Olympique Lyonnais. À tel point qu’il devient une star locale. “Je ne pouvais plus aller dans un restaurant sans qu’on m’offre le repas. Lorsque je faisais mes courses, j’étais sans cesse interrompu par un supporter. Les gens étaient très sympathiques avec moi mais au bout d’un moment, c’était assez gênant”, soupire-t-il.

Lorsque Radio France Lyon décide d’arrêter les retransmissions de football, des centaines de supporters organisent une manifestation devant le siège de la radio. Du jamais vu. Rien n’y fera. Dominique Blanchard fait ses adieux en un tour d’honneur au stade Gerland, acclamé par tout un stade. Après un passage à RMC, il revient à Lyon en 1991 pour présenter une émission sur TLM, dont il ne garde pas un bon souvenir. “Les dirigeants de l’époque, c’étaient des bras cassés. Ils étaient prêts à tout pour se faire du fric sans se soucier de l’indépendance éditoriale.” Au bout d’un an, il est viré de TLM et rejoint LCI. Il est nommé chef de service des sports et vit désormais sur Paris. Mais il jure : “Je suis né Lyonnais, je mourrai Lyonnais.”
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Les autres Lyonnais du petit écran

Journalistes ou animateurs télé, ils ont la particularité d’être originaires de notre ville ou d’y avoir débuté. Tour d’horizon.

Laurence Ferrari

Celle qui présente le journal télévisé le plus regardé de France a commencé sa formation à l’EFAP (École française des attachés de presse) de Lyon. Laurence Ferrari a décroché ensuite un DESS en communication politique et sociale avant d’entamer sa carrière de journaliste (AFP, Figaro Magazine, Europe 2 Lyon, Le Point, France 2, Europe 1, Canal +,...). Déjà maman de deux enfants (Baptiste 17 ans, Lætitia 15 ans) qu’elle a eus du temps de son mariage avec le journaliste Thomas Hugues, Laurence Ferrari a révélé en juin dernier qu’elle était enceinte. Devenue une vraie people, elle n’hésite plus à s’afficher en une des magazines en compagnie de son mari le musicien Renaud Capuçon.

Stéphane Bern

Né à Lyon et diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Lyon, Stéphane Bern s’est fait connaître du grand public en présentant l’émission “Sagas” consacrée aux têtes couronnées. “Il navigue entre le sérieux et l’humour à la télévision, déclarait en 2009 Jean-Marc Morandini, spécialiste des médias. Il a beaucoup de mal à trouver une émission qui lui convienne, comme Le Fou du roi sur France Inter.” Apprécié par le gotha mondain et la ménagère de moins de cinquante ans, Bern n’est pas du genre à s’épancher sur sa vie privée. Mis à part en septembre 2009, où il fait son coming out dans les colonnes de Têtu. ”Je revendique, le droit à l’indifférence”, plaide-t-il.

Nikos Aliagas

Avant de présenter “50 Minutes Inside” sur TF1 ou “la matinale” de NRJ, le Grec le plus connu de France a vécu à Lyon. Fort de ses qualités de journaliste polyglotte avec pas moins de cinq langues à son actif (français, grec, espagnol, anglais et italien), Nikos Aliagas a débuté par le journalisme à Euronews dont le siège est implanté à Ecully (de 1993 à 1999). En 2001, c’est la consécration pour Nikos (Nikolaos de son vrai prénom) avec l’animation de Star Academy sur TF1. Son énergie et son don inné pour les “boulettes” en direct lui attirent rapidement la sympathie du public.

Yann Barthès

Avec le “Petit Journal People” et le “Petit Journal Actu”, Yann Barthès présente tous les soirs dans le “Grand Journal” de Canal + sa vision critique et humoristique de l’actualité. Originaire de Chambéry, il est devenu en l’espace d’un an, la figure de proue de la chaîne cryptée.

Frédéric Lopez

Le présentateur de “Rendez-vous en terre inconnue” et “Panique dans l’oreillette” sur France 2 (émission qui n'a pas été reconduite à la rentrée faute d’un accord financier) a débuté sa carrière audiovisuelle à TLM de 1992 à 1995. Frédéric Lopez cultive l’art du paradoxe. Il anime des émissions auxquelles il refuserait de participer. “Je ne confonds pas ce que je fais et ce que je suis. Les gens aiment ce que je fais et c’est incroyablement gratifiant. Pour le reste, j’ai un garçon de 12 ans qui m’a demandé de ne jamais parler de ma vie privée à la télévision. Et je m’y tiens !", a déclaré l'animateur dans le magazine Oops.

Sonia Chironi

La nouvelle star du PAF ? En tout cas, sur la toile, Sonia Chironi, qui présente les journaux de la tranche 18/20 sur iTélé en compagnie d’Audrey Pulvar ne laisse pas indifférent. La jeune femme est diplômée de l’Institut d’études politiques de Lyon.

Antoine de Maximy

Toujours sur France 5, le globe-trotter lyonnais Antoine de Maximy présente “J’irai dormir chez vous.” Une émission originale puisque le journaliste sillonne la planète en s’invitant chez l’habitant.

Grégoire Margotton

Le commentateur des grandes affiches de Ligue 1 sur Canal + a passé son enfance entre Rhône et Saône. Depuis la saison dernière, il assure également la présentation des soirées de Ligue des Champions.

Sophie Jovillard

Moins médiatique que certains de ses confrères lyonnais, Sophie Jovillard, diplômée de l’EFAP Lyon est aux manettes de l’émission “Échappées Belles” sur France 5.

Sophie Favier

L’ancienne danseuse de la troupe des coco-girls qui s’est illustrée dans l’émission de Stéphane Collaro “Coco-Boy” sur TF1 anime l’Euro Millions sur la première chaîne ainsi que, depuis le 31 mai dernier, un programme baptisé Voyance en direct, sur Vivolta.

Patrick Chêne

Même s’il n’est plus devant les caméras, l’ancien journaliste du Progrès et présentateur de Stade 2 et du 13 heures de France 2 continue son activité dans l’audiovisuel puisqu’il est conseiller éditorial des chaînes de télé du groupe Orange.

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