Essure Bayer
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Implants contraceptifs Essure: vers une action en justice contre Bayer

Commercialisés depuis 2002 par le laboratoire Bayer, dont le siège français se situe à Lyon, les implants de stérilisation Essure sont accusés de causer des troubles hémorragiques, neurologiques, musculaires ou des problèmes ORL. Deux procédures judiciaires vont être lancées en France contre le laboratoire.

Aux États-Unis, plus de 9 500 plaintes ont été déposées contre le laboratoire Bayer, sous la houlette de l'avocate Erin Brockovich. En cause, les effets secondaires de la méthode de contraception définitive Essure, développée par la multinationale allemande. En France, près de 120 000 femmes ont opté pour cette forme de stérilisation depuis la commercialisation du dispositif en 2002. Connu pour représenter les victimes du Mediator face aux laboratoires Servier, mais aussi les victimes de la Dépakine face aux laboratoires Sanofi, l'avocat Charles-Joseph Oudin a annoncé ce vendredi le lancement de "deux procédures judiciaires d'indemnisation au civil" dans le but de "déterminer si les violents effets secondaires subis par ses clientes sont bien liés à la pose de ces implants Essure, et d'obtenir réparation le cas échéant". Troubles hémorragiques, douleurs abdominales insoutenables, troubles neurologiques à l'origine de paralysie ou épisode de surdité : la listes des effets secondaires imputés à l'implant de chez Bayer est longue. Selon l'avocat Charles-Joseph Oudin, dans un premier temps, une trentaine de dossiers sont en cours de constitution en France pour réclamer des expertises sur les risques liés à ces implants de contraception définitive. Pour l'avocat, la décence exigerait à ce que ce soit le laboratoire qui prenne en charge les expertises, considérant "la situation difficile" des femmes défendues dans cette affaire.

L'épineux rapport bénéfices/risques

Dans un communiqué, le ministère de la santé précise que les implants contraceptifs Essure sont "sous surveillance renforcée depuis le mois de juillet 2015 et que rien, à ce stade, ne permettait de remettre en cause le rapport bénéfices-risques positif de ce dispositif". Une étude épidémiologique est également très attendue au premier semestre 2017. Lancée en avril dernier par l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), l'étude vise à évaluer la sécurité de l'implant Essure comparée à celle des opérations de ligature des trompes par voie cœlioscopique. Pour le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg interrogé par France info, le pourcentage de patientes qui souffrent d'effets secondaires liés à la méthode Essure est difficile à évaluer, entre 1 et 10% : "nous, les médecins, pensons que c'est de l'ordre de 1,5% des patientes qui pourraient avoir des symptômes en lien avec leurs implants. Mais si on s'aperçoit que le bénéfice risque de cette technique n'est pas valable on arrêtera d'en poser".

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