Cité de la gastronomie - épisode 2 : Tours historique

SÉRIE - Lyon deviendra-t-elle officiellement la capitale mondiale de la gastronomie ? La ville du manger gras et du boire sec a, en tout cas, fait acte de candidature pour accueillir la Cité de la gastronomie, un lieu dédié à l’art culinaire de France et du monde. Mais Lyon est loin d’être la seule en lice pour accueillir cette vitrine de la gastronomie mondiale, et les 5 autres villes candidates présentent de solides dossiers. Lyon Capitale s’est penché sur les différents projets et vous propose de les découvrir dans une série d’articles, avec une question : Lyon a-t-elle ses chances ? Aujourd’hui, le projet d'une ville déjà classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, Tours.

Terre d'histoire, d'art culinaire et de viticulture, Tours à le précieux avantage d'héberger les deux institutions à l'origine de l'inscription, par l'UNESCO, du "Repas gastronomique des Français" : l'Université François Rabelais et l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation – qui fait partie de ladite université. Faisant face à de grandes villes comme Lyon, Versailles ou Rungis, Stéphane Merceron, président d'Euro Gusto – organisateur de la biennale européenne du goût, chaque année à Tours – et co-animateur du projet avec Jean-Michel Panazol, voit dans cette entreprise "l'occasion de donner davantage de visibilité à la ville". La candidature tourangelle lui apparaît toute naturelle. Selon lui, "il y a une vraie éducation au niveau du goût, et une passion pour la culture des beaux produits". "Par exemple, il y a près de 1 500 jardins ouvriers dans notre ville", précise-t-il. Avec une telle passion locale pour la cuisine, l'idée de créer un projet autour de la gastronomie hantait les esprits depuis longtemps. Pour Stéphane Merceron, "la Cité de la gastronomie a été le facteur déclenchant que tout le monde attendait pour finaliser ce dessein".

12 000 mètres carrés et une île

Les instances tourangelles souhaitent construire un bâtiment neuf au bord de la Loire, dans un style art contemporain, sur un terrain de 12 000 mètres carrés en plein centre-ville, vers la principale artère marchande locale, la rue Nationale. Un choix qui n'est pas dû au hasard puisque la Cité serait voisine de l'université François Rabelais, et du musée du compagnonnage : symboles de l'attachement à l'histoire culinaire et aux traditions françaises à Tours.

Dans sa candidature, la préfecture d'Indre-et-Loire prévoit d'exploiter une des îles de la Loire pour y installer un jardin potager et un parcours sensoriel. La Cité sera joignable par le tramway – dont la mise en service est prévue pour septembre 2013 – en sept minutes depuis la gare TGV.

Un budget raisonnable

La mairie tablerait sur un budget de "plusieurs dizaines de millions d'euro" d'après Stéphane Merceron. En effet, la ville de Tours a opté pour "un projet réaliste" car si la sélection de leur dossier permettrait la construction d'un bâtiment neuf, la ville ne conditionne pas l'organisation d'évènements autour de la gastronomie à ce succès. Quoi qu'il advienne, elle compte bien faire vivre l'art culinaire grâce à de nombreux évènements, cité de la gastronomie ou non.

Parfaitement prête à devenir la nouvelle ambassadrice de la cuisine française dans le monde, elle souhaite lancer ses premières manifestations sur la gastronomie dès janvier 2013. Car pour le responsable du projet, "cette Cité est avant tout un outil de partage entre plusieurs territoires. La désignation d'un seul candidat n'empêche pas indépendamment la création d'autres projets – plus modestes – sur la gastronomie en France". Tours a donc choisi de mettre en avant sa passion pour la cuisine, avec ou sans la validation de la Mission française, sans voir les autres villes comme des rivales.

"Lyon a un beau projet, mais..."

La rivalité et l'esprit de compétition exacerbé ne semble pas être un trait de caractère local. Les Tourangeaux voient surtout dans cette candidature "un bon exercice pour toutes les villes mais ne redoute aucune candidature particulière", difficile alors de donner un favori parmi les six villes candidates. "Tous les projets sont différents, il est donc difficile de parler de concurrence entre nous, même s'il est vrai que les candidatures de Lyon, Versailles et Rungis pèsent plus que celles de Dijon et Beaune » commente sobrement Stéphane Merceron qui avoue ne pas connaitre vraiment les autres projets.

De Lyon, il pense qu'il y a un "beau projet avec l'Hôtel-Dieu", tout en se demandant si c'est ce que recherchent vraiment les organisateurs.

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