Charlie Hebdo 14 janvier 2015 détail une

Charlie Hebdo en rupture de stock sur Lyon : témoignages

Il fallait se lever tôt et accepter de faire la queue ce mercredi matin pour espérer acheter le dernier numéro de Charlie Hebdo. Témoignages de kiosquiers et de clients.

"Désolé, c'est tout parti en quelques minutes, mais il y en aura d'autres demain et les autres jours." Ceux qui cherchent Charlie Hebdo à Lyon après 7h30 vont devoir s'habituer à entendre cette phrase. Le premier numéro publié après l'attentat qui a touché la rédaction est déjà introuvable sur Lyon et son agglomération. Tous les kiosques de la ville ont été dévalisés dès leur ouverture. D'autres avaient accepté des réservations et tout prévendu dès mardi, seuls les plus prévoyants pouvant aller retirer leur commande ce matin.

9 000 à Lyon

Un kiosquier lyonnais, agacé de répondre qu'il n'a plus de Charlie Hebdo, s'emporte : "Seulement 17 000 numéros ont été diffusés sur l'agglomération, 9 000 sur Lyon, ce n’est rien. Heureusement, on en reçoit à nouveau jeudi et vendredi." Imprimés à 3 millions d'exemplaires, loin d'être tous diffusés, ce numéro 1178 se fera désirer, mais devrait être facilement trouvable avant la fin de la semaine, n'en déplaise aux sombres spéculateurs qui tentent déjà de revendre leur exemplaire sur Internet.

“Il fallait peut-être se soucier de l’état de la presse avant un tel drame”

Dans un autre commerce de la Presqu'île, un jeune homme découvre une pancarte “Plus de Charlie Hebdo” devant son kiosque et ironise : "300 000 personnes dans les rues de Lyon dimanche, seulement 9 000 Charlie en vente ce matin dans la ville, il n'y a pas un petit problème ?" Le vendeur lui répond alors, philosophe : "Les gens découvrent la crise de la presse. On a fermé les imprimeries car toutes les ventes ont diminué, maintenant on en paye les conséquences. On ne peut plus répondre à une telle demande. Il fallait peut-être se soucier de l'état de la presse avant qu'un tel drame arrive." Désarmé, le jeune homme répond : "Vous pouvez m'en garder un pour demain ?" Il pourra venir chercher son Charlie jeudi à la première heure, comme d'autres qui ont décidé de ne pas laisser passer leur chance une nouvelle fois.

Un symbole

Dans un bar-tabac-presse, le tenancier met à son tour une pancarte “Rupture de stock pour Charlie Hebdo” devant sa vitrine : "J'en avais demandé 50, j'en ai reçu 5. Le reste arrivera plus tard." En l'entendant, une cliente encourage les autres personnes venues acheter Charlie Hebdo : "Ce n'est pas grave, prenez autre chose, Charlie est un symbole, mais toute la presse a été touchée par cet attentat." Elle repartira avec une belle revue de presse composée d'une dizaine de journaux, dont la plupart on fait leur couverture sur Charlie Hebdo.

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